top of page
Design sans titre_edited.jpg
Le garçon le plus triste du monde: Image

    Synopsis

“Le garçon le plus triste du monde” est une fiction qui s’inspire librement du documentaire de Kristina Lindström et Kristian Petri, The Most Beautiful Boy in the World (2021). L’action se déroule dans l’appartement délabré d’un acteur qu’on menace d’expulsion parce qu’il laisse le gaz ouvert faisant peser le risque d’un départ d’incendie à chaque instant. Aidé de son agente, qui est aussi sa meilleure amie, son chaperon et son auxiliaire de vie, il prépare une audition pour un rôle qui pourrait “changer sa vie”. Mais les difficultés s’enchainent : perte de mémoire, phobie devant la caméra, refus de jeu, mauvaise foi... Il rejoue sans le savoir, et par une sorte d’ironie tragique, le destin d’un acteur dont la beauté le fascine, Bjorn Andrésen, une icône des années 70 révélée dans Mort à Venise et aussitôt tombée dans l’oubli.

Théâtre contemporain, spectacle en cours d'écriture Texte et mise en scène : Martin Nadal
Collaboration artistique : Samuel Petit
Dramaturgie et aide à l'écriture : Julia Malye Création vidéo : Benjamin Laabmayr

Costumes : Salvatore Pascape Avec : Martin Nadal

Le garçon le plus triste du monde: Texte
IMG_4947_edited_edited_edited.jpg

En 2001, j’ai 8 ans et ma mère m’envoie une carte postale sur laquelle figurent deux narcisses, jaunes, assez banales, qui ressemblent à des jonquilles. Au recto de la carte, ma mère m’avertit : “tu es très beau (comme tes deux frères!!!) mais prends garde à ne pas te noyer!!!” 20 ans plus tard, le souvenir de cette carte postale m’est revenu. Je me suis demandé quel genre de petit garçon j’avais bien pu être pour recevoir un tel avertissement. Et puis je me suis demandé quel genre de mère écrivait ça à son enfant de 8 ans.

J’ai mené l’enquête. Je suis parti sur les traces du mythe, tel qu’il nous est raconté par Ovide, dans ses Métamorphoses. Je suis frappé d’apprendre que Narcisse est un jeune garçon d’à peine 16 ans solitaire et innocent, qu’il est d’une extraordinaire beauté mais qu’il l’ignore, qu’il aime chasser, qu’il trouve refuge dans les forêts loin de toutes celles et ceux qui voudraient le posséder, qu’on lui jette un sort pour le punir de sa froideur, qu’il finit par mourir et se métamorphoser en fleur, au bord d’un lac ensorcelé où il tombe amoureux de son reflet. Et si le jeune Narcisse, loin d’être ce cliché d'orgueil et de vanité, n’avait été que la victime du désir prédateur d'amants et amantes obsédés par son extrême beauté ?

Le désir d’un spectacle germe en moi lorsque je découvre ce qu’est devenu Bjorn Andrésen, l’acteur aux airs d’ange blond choisi par Visconti pour incarner l’idéal de beauté absolue décrit par Thomas Mann dans sa nouvelle Mort à Venise, adaptée au cinéma en 1971. Enfant star et icône homoérotique dont le visage a fait le tour du monde jusqu’au Japon où il servira de modèle à toute une génération de mangakas, dont Ryioko Ikeda et son personnage de Lady Oscar, Bjorn sera durablement marqué par les souvenirs traumatisants d’une célébrité fulgurante et passera toute sa vie à chercher à “disparaître” pour tenter de se défaire de l’étiquette de “garçon le plus beau du monde” et de son image d'éphèbe sexualisé, dans une tentative de construction d’une existence à soi, en dehors du regard des autres.

Le garçon le plus triste du monde: Objectif
Le garçon le plus triste du monde: Galerie
bottom of page